• Ce matin j'étais première levée.

    Enfin, pour être honnête, j'étais deuxième levée puisque que j'ai été réveillée par le petit dernier qui a décidé que la nuit était finie alors que moi, je l'aurais bien poursuivie, la nuit.

    Bref, nous n'étions que deux.

    Le petit et sa mère.

    Nous n'avons pas mis de radio ni de musique.

    Juste nous deux.

    Ça n'arrive pas si souvent.

    En plus, nous avions le temps.

    Alors, j'ai voulu faire une photo-jolie de ce moment pas pire.

    Pour le fixer, pour le montrer, pour le partager...

    J'ai d'abord posé l'appareil pas trop loin, ni trop près.

    J'ai enclenché le retardateur.

    Sur la photo, il y a des miettes très nettes et nous très flous.

    J'ai recommencé.

    Le petit dernier a mis son doigt dans le nez.

    J'ai posé l'appareil sur le pot de confiture... Il y a avait de la confiture sur le couvercle.

    J'ai nettoyé l'appareil et j'ai réenclenché.

    J'ai essayé de sourire.

    Sordide.

    Encore un essai.

    Le petit dernier avait presque terminé son petit déjeuner.

    Moche. Comme si j'avais le cheveux gras alors qu'ils sont tout frais lavés d'hier soir.

    Dernier essai.

    La photo n'est pas instragramable.

    Je ne souris pas.

    On voit mes cernes.

    Je dois aller chez le coiffeur depuis deux mois.

     

    C'est juste moi. Moi juste.

     

    Ce que montre cette photo, c'est que ce matin a été précédé d'une nuit entrecoupée.

    Que j'ai galéré a allumé le feu.

    Que le petit dernier a hurlé qu'il voulait absolument son pull avec la baleine et pas celui avec le chien dans le kayak...

     

    Cette photo, elle raconte la vérité.

    C'est vrai que ce matin le lever de soleil était sublime.

    C'est vrai que le calme du petit déjeuner était agréable.

     

    C'est vrai aussi que je suis fatiguée.

    Alors, je ne suis pas jolie sur cette photo. Ce n'est pas une photo dont on se vante sur les réseaux sociaux.

    Mais elle est vraie.

    Elle me ressemblait à moi, ce matin.

     

     

     

    Des photos j'en fais plein. Souvent. Un peu tout le temps.

    Parce que ça m'amuse, parce que ça fixe des moments. Parce que parfois c'est joli.

    Mais je ne suis pas une belle blogueuse de 30 ans, avec des cheveux sublimes, avec un bel appartement bien rangé, avec un mari photographe qui prend des photos trop belles, des jouets so vintage sur les étagères, je ne sais pas me mettre en scène, mes gosses ne posent jamais...

    Non... J'ai 43 ans. Cinq enfants, du linge qui sèche dans le salon, des jouets moches qui traînent... Une vie très normale...

     

    La photo de ce matin, je l'aime bien. Elle n'est pas belle, elle est vraie.

     

    Love sur vous !

    (encore merci de tous vos petits mots, ça fait chaud !!!)

    Je suis sur FB et sur IG itou (avec des photos des fois jolies, mais jamais de trucs traficotés)

     

    Est-ce une bonne idée d'essayer de faire une photo jolie au petit-déjeuner ???

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  • C'est un gamin. Un gamin particulier. Comme tous les gamins... Un peu plus particulier que les autres peut-être.

    Il y a eu les vacances. Grandes.

    Et la rentrée... un peu obligé.

    Des super enseignants. On est contents.

    Mais pas le gamin.

    Tous les soirs, il fait du boudin.

    D'abord on comprend, la fin des vacances, l'école qui reprend, c'est vrai que c'est rageant.

    Et une semaine passe. Le boudin se transforme en gros nuage gris.

    Deux semaines terminées, le gamin grogne à la sortie de l'école.

    Trois semaines passent, le nuage reste mais il se transforme en rage.

     

    Au début, on questionnait :

    - Ça a été ta journée ?

    Il ne répond pas, il grogne.

    Le matin, on disait :

    - Passe une bonne journée...

    Il ne répond pas. Du tout.

     

    Les jours sont devenus des semaines. Les questions ont changé :

    - Ça va ? tu as réussi à travailler.

    Dents serrées.

    - Bon courage pour ta journée...

    Pas de réponse.

     

    Et tout devient compliqué, du goûter jusqu'au dîner, du dîner jusqu'au coucher.

    Du lever au petit-déjeuner...

     

    On voit que ça ne va pas.

    On parle avec les enseignants.

    Il fait des efforts le gamin, ça ne marche pas tous les jours...

    Le maitre lui dessine des éclairs de courage sur le bras, pour l'aider.

     

    On voit que ça ne va pas.

    On demande. Il grogne.

    On s'inquiète. Il se referme encore.

    On s'agace un peu aussi. On fait comme on peut et parfois on peut peu.

     

    On voit que ça ne va pas.

    La pédopsychiatre dit qu'il est déprimé mais que ça fera 80 euros quand même pour la demi-heure passée à ne pas parler.

     

    On voit que ça ne va pas, on voit que ça ne va pas...

     

    Et puis, hier soir d'un coup, ça sort, comme une explosion, comme un volcan avec de la lave de larmes.

    Une phrase très longue, sans point ni virgules :

    - A la cantine presque tous les jours y'a des enfants qui m'attrapent ils me font tomber par terre et ils me tapent d'autres fois y'en a trois qui me tiennent et un autre me donne des coups de pieds dans le zizi alors j'ai mal et je ne veux plus qu'ils me tapent.

    ...

    ...

    ...

    ...

    ...

    Les larmes font des flaques.

    On essaie de rassurer.

    On se dit que pour consoler ça va être compliqué.

    On pose toutes les questions qu'il faut.

    On demande les noms. Ils sont quatre. Y'en a qu'on aurait pu nommer sans qu'il les dise.

    Et puis, y'a des mômes qu'on connait bien. Qui sont venus à la maison. On connait les parents.

    On ne comprend pas.

    On ne comprend pas.

     

    Pour consoler, on fait ce qu'il faut. Signaler. Calmement, même si on a envie de hurler.

    On raconte comme ça nous a été raconté. Sans rien rajouter, que les faits, même si on a envie de pleurer.

    On dit que on n'a que la version de notre gamin, même si on est persuadés que tout est vrai.

    Et on est écouté.

    Tout de suite.

    Immédiatement, les adultes font leur travail de grands. Tout le monde réagit vite et comme il faut.

     

    Parce que voilà, les grands ne peuvent pas avoir les yeux partout.

    Les petits sont malins, ils connaissent les coins où les yeux des grands ne peuvent pas aller.

     

     

    Ce sont des gamins, c'est vrai. Il y en a un qui est particulier, un peu plus que les autres.

    Il y a des gosses qui tabassent un gosse. Différent...

    Ce sont des gamins bien pourtant. Des malins, des intelligents...

     

    Ce soir, pour la première fois depuis le début de l'année, il s'est endormi, d'un coup. Sans faire suer, sans se relever.

    Pour la première fois de l'année, il est soulagé.

    Moi, je ne suis pas certaine de bien dormir.

    Comme si j'avais ramassé tout son chagrin à lui et que je l'avais avalé mais pas encore digéré.

    Il n'a pas fini d'en baver...

    Je suis un peu terrifiée, j'ai l'impression que ça va toujours recommencer.

    Un gamin particulier.

     

    Merci, merci, merci aux adultes qui ont fait leur boulot, bien comme il faut ! Bravo !

    Et puis, je sais aussi qu'il y a plein de gamins chouettes.

     

    Allez, je suis sur FB et sur IG itou !

    Est-ce une bonne idée qu'un gamin fasse du boudin en rentrant de l'école ???

     

     

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