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Il n'est pas fini ce mercredi. Il va bien avoir une fin.
J'avais un espoir un peu vain que la semaine de 4 jours et demi prenant fin, j'aurais un peu de temps supplémentaire pour moi ou pour faire des trucs chouettes avec les gosses.
Je ne suis pas un parent débutant.
Je m'y connais en terme de mercredi.
Aujourd'hui :
J'ai emmené le petit dernier faire une échographie, je l'ai rassuré parce que non, ça ne fait pas mal. Il a découvert avec étonnement que "c'est la nuit dans son ventre". (il n'a rien)
Je suis allée chercher les moyens-grands au poney.
J'ai plié 2 lessives.
J'ai papoté avec la voisine.
Je n'ai pas avancé sur mon boulot.
J'ai cuit avec amour et de l'ail 1 kg d'épinards frais.
J'ai fait 6 œufs cocote au four pour finalement apprendre à 13 heures que l'aînée mangeait à la cantine.
J'ai écouté en intégral le cours de sport de la cadette (parler de résumé serait très mensonger)
J'ai débarrassé la table.
J'ai lancé une troisième battée de linge.
J'ai demandé 45 fois "mouche-toi"
Je suis chanceuse, j'ai bu un café. Froid.
J'ai écrit deux premières pages d'un roman que je ne terminerai jamais.
Je me suis dis que je pourrais faire un recueil énorme avec mes centaines de deux premières pages de roman que je ne terminerai jamais.
J'ai fait 12 câlins.
J'ai rangé la chambre du petit dernier.
J'ai trié les habits de bébé en 6 mois pour ma filleule et je les ai apporté.
J'ai fait 25 km à vélo.
J'ai demandé 32 fois qu'on mette des chaussons.
J'ai étendu le linge de la machine quand elle a été terminée.
J'ai emmenée la cadette se pré-inscrire la guitare.
J'ai fait un gâteau au chocolat et à la banane avec le petit dernier.
J'ai commandé les ingrédients pour refaire un cake de vaisselle.
Je n'ai pas réglé un problème de boulot urgent.
J'ai nettoyé le filtre du lave-vaisselle (ça doit être une des 10 choses que j'aime le moins faire au monde)
J'ai débouché le conduit du frigo et vidé le bac plein d'eau.
Je n'ai pas pu passer pour la 3ème fois en mairie pour récupérer le Pass'sport (les deux fois précédentes, ils n'avaient plus l'imprimé)
J'ai demandé 76 fois aux enfants d'arrêter de se/me prendre la tête.
J'ai oublié mon médoc pour le mal de cou.
J'ai voulu récupérer mon colis à droguerie pour la seconde fois et c'était encore "exceptionnellement" fermé.
J'ai rempli, lancé et vidé le lave-vaisselle.
J'ai géré les devoirs.
J'ai ramassé des tonnes de trucs dont une couronne de princesse, une petite cuillère, des crocs dans la salle de bain.
J'ai balancé les pompes de l'ainée sur la terrasse sous la pluie (oui... je sais... mais au bout d'un moment, je balance les trucs dehors, ils y reste parfois longtemps)
Je n'ai toujours pas couru.
J'ai fait une soupe avec le reste des épinards, des lentilles corail, des tomates, du lait de coco et du gingembre.
Je n'ai pas envoyé les papiers de la sécu.
J'ai rangé un peu le salon.
J'ai expliqué au petit dernier que oui, il ira au tennis mais que ça commence la semaine prochaine.
J'ai été interrompu 8 fois en 12 minutes pendant que j'essayais d'écrire cet article de blog.
Je n'ai pas eu le temps de faire les invitations pour l'anniversaire sur le thème des dragons du petit dernier.
J'ai finalement écrit un article de blog qui ressemble à une liste sans fin.
Je suis fatiguée.
Voilà... Je sais que je n'ai pas le temps, le mercredi, mais j'y crois encore.
Bon, je ne me plains pas, c'est juste marrant de faire cette grande liste.
(moi j'aimais bien la semaine de 4,5 jours... mais je suis une des seules !)
Allez, Love sur vous.
Je suis sur FB et sur IG itou.
(la photo date des vacances de Pâques)
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C'était juste à la fin des vacances.
Ils en avaient assez.
Moi aussi.
Ils avaient besoin de bouger, d'aller voir ailleurs, de respirer...
C'était le petit déjeuner.
Pas encore bien réveillée...
C'est là qu'ils m'ont eue, ils s'y connaissent en matière de tactique.
Ils savent comment s'y prendre pour obtenir ce qu'ils veulent.
Mais ce qu'ils oublient parfois, c'est que je suis leur mère, que je les connais et que je sais déjouer leur pire techniques.
J'ai d'ailleurs eu un entrainement assez long puisqu'il a duré toute mon enfance.
(je crois que ça sert à ça, l'enfance, s'entrainer, connaitre tous les pièges pour quand on sera adultes, ce qui nous permet de dire régulièrement : Oh ! ça va ! j'ai été enfant avant vous !)
Bref, entre la tartine et le café, j'entends
"maman, tu nous emmènes à la piscine"
Faire la sourde oreille.
"mamaaaaaaaaaaan !!! Tu nous emmènes à piscine ???"
Tenter de se cacher derrière sa tartine beurrée.
"mais euh !!!! maman ! tu nous emmènes à la piscine"
La piscine, j'ai me bien.
Y aller toute seule.
Nager. Tranquillement.
La piscine avec les enfants... j'aime moins.
Je nage... avec un ou deux gamins accroché à mon dos.
Je dois m'extasier 237 fois sur un plongeon très moyen.
Passer 34 minutes à écarter les jambes parce que la benjaminette veut passer en dessous.
Recevoir 13 fois des ballons dans la tronche et le renvoyer en disant "nan, ça va, c'est rien"
Attendre le petit dernier en bas du toboggan et compter mes incisives après qu'elles aient rencontré ses orteils...
Alors, je tente une diversion astucieuse.
OK, je vous emmène à la piscine si vous rangez le salon. tout seuls.
(alors là, je suis tranquille, ils ne rangent jamais le salon, ni seuls, ni avec moi... enfin, avec moi, ils font semblant de m'aider alors que je range seule. En plus, ils ont vidé tous les playmobils, fait des terrils avec les légos et étalés tellement de dînette que le restaurant scolaire du collège après le passage des 20 classes de demi-pensionnaires, à côté, c'est hyper clean... Ah ah ah ! Pas de piscine aujourd'hui !!)
Je finis ma tartine, tranquille..
Sauf que...
Avant d'avoir vu le fond de ma tasse à café, j'entends : Finiiiiiiiii !!! C'est rangé.
Et effectivement, c'est rangé.
Incroyable.
Je ne sais s'ils ont fait venir Mary Poppins ou trouvé le génie de la lampe ou encore s'ils se fichent de moi jour après jour, mais force est de constater que le salon est rangé.
Chose promise, chose due... Piscine.
J'ai essayé de trainer.
Mais ils ont été efficaces, ils ont préparé tous les sacs, sans oublié de maillots de bain.
Alors, nous sommes allé à la piscine.
Arrivé au petit bassin, nous étions seuls ou presque.
J'ai nagé avec les gosses sur le dos, j'ai écarté les jambes pour faire un pont, j'ai admiré des plongeons pourris, je me suis les orteils du petit dernier dans les dents...
Et finalement, ça n'était pas si mal.
Mais j'ai quand même une interrogation : de deux choses l'une, soit les autres parents de ma ville ont des meilleures techniques que moi pour éviter la piscine, soit il est vraisemblable que tous les salons de tous les habitants de ma ville sont complètement en vrac.
Allez, Love sur vous !
(oui la photo est à l'envers.. je sais...)
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Monsieur,
Je t'ai vu mercredi. Bon, en réalité, je t'ai plutôt entendu.
Je regardais les nouveautés de la rentrée littéraire en section jeunesse pendant que mes gamins jouaient aux Papo ou s'éclataient avec des livres sonores. J'étais donc bien seule à la table des livres-livres.
Tu es arrivé quasiment en courant.
Tu as attrapé une libraire au vol.
Ta vie était en jeu, c'est sûr.
Tu as dit : Il me faut un livre sur l'école.
La libraire a souri, elle a répondu : Oui, en a.
- Nan, il me faut un livre sur l'école. C'est pour ma fille de 3 ans. Elle fait une phobie. C'est sa première rentrée. Depuis deux jours, elle pleure quand on la dépose, elle pleure quand la reprend. Elle ne comprend pas... Elle va faire une phobie.
Tu es un bon papa, monsieur.
La libraire a souri encore. Elle a proposé plusieurs livres, tu les as regardé rapidement, tu as dit que tu aurais préféré un livre Pop-up, pour rentre ça attrayant. Qu'elle aime l'école, quoi !
Tu as pris finalement un livre qui explique ce que font les enfants à l'école... sans les parents.
Monsieur, tu es un bon papa.
Ta fille est une enfant formidable.
Elle fait tout bien. C'est sa première rentrée.
Le matin, elle te montre que tu vas lui manquer.
Le soir, elle te montre que tu lui a manqué.
Parce que tu es un bon papa.
C'est ta première rentrée de papa.
Alors, tu es inquiet. Tu penses à elle, à ce qu'elle fait dans la journée, pendant que tu travailles, loin d'elle.
Et elle, quand tu n'es pas là, elle ne pleure pas, c'est la maitresse qui te l'a dit. Quand tu es parti, elle va jouer avec les autres enfants.
Tu es un bon papa !
Et cette libraire est extra.
Tout en te souriant, elle t'a proposé un livre pour répondre à tes questions, pour que tu saches ce que ta petite fait quand tu n'es pas là.
Ce n'est pas un livre pour répondre aux angoisses de ta fille.
C'est un livre pour répondre à tes angoisses.
C'est le livre qu'il te fallait à toi, bon papa.
Parce que, comme tu es un bon papa et que la libraire est une bonne libraire, elle sait que les albums, la bonne littérature pour enfant n'est pas là pour répondre aux questions pragmatiques que les enfants se posent.
Il n'y a que toi, merveilleux papa (ou que toi, merveilleuse maman) qui peut répondre aux vraies questions de ta fille. Que toi qui pourra la rassurer.
La littérature, vous la partagerez ensemble.
Elle vous fera rire, pleurer, elle vous surprendra, vous émerveillera, vous titillera le cerveau et l'imagination. Elle posera un regard sur le monde.
Vous passerez des moments merveilleux.
Vous vous souviendrez longtemps de ces moments partagés.
Mais, c'est toi qui aura les bonnes réponses aux bonnes questions !
Un livre ne remplacera jamais tes bras.
Un livre ne remplacera jamais cette inquiétude touchante que tu as.
Un livre vous apportera autre chose !
Et c'est vraiment bien comme ça.
J'ai souri toute seule en pensant à ma première rentrée de maman il y a 13 ans...
Et moi ?
Je suis repartie avec un cadeau pour ma filleule de 6 mois.
Quelque chose d'indispensable à cette âge là ! Le théorème de Pythagore...
( en vrai, cette collection est formidable. A découvrir, là ! C'était juste drôle que je me moque de l'inquiétude de ce monsieur et que je choisisse ce livre là ! L'hôpital qui se fout de la charité !)
Allez, love sur lui ! Love sur vous !
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On savait que les vacances auraient une fin.
L'été lui court toujours et pourtant, c'est la rentrée.
Il va falloir reprendre le chemin de l'école, 4 jours par semaine.
C'est chouette aussi la rentrée, ça n'est pas que la fin des vacances.
Retrouver l'école, c'est retrouver les copains et les copines.
C'est avoir un nouvel enseignant.
Des cahiers neufs.
Le champs des possibles est libre, ouvert.
Il y aura la date, bien écriture parce que c'est la première de l'année et qu'on aura eu le temps, ce premier matin.
Les histoires racontées, les jeux de la cour de récréation et bientôt, il y a aura des invitations à des anniversaires, des concerts à l'école.
Et tout ce qu'ils vont apprendre et découvrir.
Le champs des possibles est là.
Devant eux.
Mais ce matin de rentrée, la benjaminette profite d'un câlin du matin pour se répandre en larmes et en chagrin.
Elle ne voit ni les copains, ni les copines, ni la nouvelle maitresse.
Encore moins le champs des possibles.
Elle voit un champs de mines de crayons acérées.
Elle voit un champs de labours dures et difficiles.
Elle voit un chant du cygne et des signes.
Elle a peur de ne pas y arriver.
Elle a peur d'apprendre des choses qu'elle ne sait pas encore.
Elle a peur de ne pas retrouver ses copains.
Elle a peur.
Peur de quitter cet été de tranquillité, de jeux, de douceur et de rires.
Et les mots ne sont pas suffisants pour apaiser ses maux à elle.
Ni les bisous, ni les câlins.
Alors, j'ai une idée.
Douze minutes devant moi.
Je lui fait vite vite un petit bracelet.
Un cœur de courage pour l'avoir à l'ouvrage.
Pour être un peu avec elle.
Pour que le champs des possibles soit là, devant elle.
Il est imparfait ce bracelet, il est à perfectionner... Comme un enfant qui va école.
On peut toujours faire mieux et parfois, on fait ce qu'on peut et il arrive que ça soit bien comme ça.
Quand je l'ai récupérée à la sortie, elle avait un sourire jusqu'aux oreilles.
Ravie de sa journée.
Tous ses copains, elle les a retrouvés.
L'école, c'est chouette, elle a dit.
Et le bracelet, elle l'a presque oublié !
Ce matin, le petit dernier a aussi réclamé son bracelet, il l'a eu.
J'ai proposé au Benjamin :
"Non, merci maman, ça va, je n'en ai pas besoin" il a dit
La cadette ne fait sa rentrée au collège que demain.
Quant à l'aînée, elle était déjà partie au lycée.
Je me dis qu'on a dû bien faire notre boulot de parents.
Un jour, ils n'ont plus besoin de coeur de courage pour aller à l'école, pour faire eux-même leur sillon dans le champs des possible.
Allez, Love sur vous.
Love sur eux !
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Quand j'anime des ateliers, il arrive souvent que des mamans viennent avec leurs enfants.
Alors oui, je dis les mamans, parce que à 99%, ce sont les mamans qui viennent à mes ateliers.
Peut-être parce qu'on y travaille le tissu.
Si les grands couturiers de la haute couture sont très souvent des hommes (oui, il y a des femmes... quelques unes), les petites couturières du quotidien sont majoritairement des femmes (oui, il y a des hommes... quelques uns.. et oui, aujourd'hui, je m'autorise des généralités, une fois n'est pas coutume)
Peut-être parce que le tissu touche à l'intime, à l'affect, à la proximité.
C'est peut-être pour cela qu'une maman gardera le premier pyjama enfilé par son bébé.
Elle le sentira quand en ouvrant un carton, elle tombera dessus.
Peut-être qu'un papa le fera aussi. Je ne sais pas.
Je sais que moi je le fais.
Les tissus sont plein de souvenirs.
Les mamans viennent avec les enfants plus ou moins grands à mes ateliers.
Ensemble ils font. Ensemble, ils fabriquent des souvenirs qui seront peut-être oubliés dans le fond d'un tiroir.
Des petits riens qui n'ont pas d'autre ambition que de passer un moment ensemble.
Les mamans aident les petits à faire.
Elles découpent quand c'est trop dur.
Elles accompagnent.
Elles les entourent de leurs bras.
Elles leur font des bisous sur la joue.
Ensemble, ils chantent.
Quand les enfants en ont ras-le-bol, ils se lèvent.
Parfois ils veulent partir.
Alors, les mamans essaient de trainer un peu, elles font diversion.
Au moment de partir, elles vérifient que les casquettes sont bien mises sur les têtes des enfants parce qu'il fait chaud quand-même.
Et moi, je couds, j'assemble leur petits personnages.
Je finis de faire le lien.
Et puis, il y a eu cette série d'ateliers.
Que des dames. Pas d'enfants, leurs enfants sont déjà grands, trop grands, ils ont même déjà des enfants.
Des mamans qui sont venues avec leur maman.
Leur maman dont les souvenirs s'effacent.
Des mamans qui doivent s'occuper de leur mère.
Les mamans aident leur maman à faire.
Elles découpent quand c'est trop dur.
Elles accompagnent.
Elles les entourent de leurs bras.
Elles leur font des bisous sur la joue.
Ensemble, elles chantent.
Et les mamans des mamans se souviennent des chansons, des chansons qu'elles chantaient à leurs filles quand elles étaient encore des enfants.
Quand les mamans des mamans en ont ras-le-bol, elles se lèvent.
Parfois elles veulent partir.
Alors, les mamans essaient de trainer un peu, elles font diversion.
Au moment de partir, elles vérifient que les casquettes sont bien mises sur les têtes de leur maman, parce qu'il fait chaud quand même.
Et moi, je couds, j'assemble leur petits personnages.
Je finis de faire le lien.
En fait non, ce sont elles qui font le lien. Tant qu'il en est encore temps.
Seulement elles.
Alors merci à elles, elles toutes, les mamans, les mamans des mamans pour tous ces beaux moments partagés.
Et pour cette belle cabane, faite ensemble, pour que des petits puissent écouter des histoires avec leur maman et leur papa.
Allez, love sur elles.
Love sur vous !
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