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Ils sont cinq.
Mais sont aussi trois filles et deux garçons ou deux grandes et trois petits.
Ils sont aussi Trois grands et deux petits et des fois même quatre grands et un petit, voire même une grande et quatre petits.
Ils sont cinq, mais ils sont surtout 1+1+1+1+1 et ils le font savoir.
Ils sont cinq fois une journée à écouter.
Ils sont cinq fois un malheur à consoler.
Ils sont cinq fois un bonheur à partager.
A chaque nouvelle grossesse annoncée, l'aînée a dit avec une moue non feinte "encore ??"
A chaque nouvelle grossesse annoncée, la cadette a paniqué "mais comment vous allez faire ???
A chaque nouvelle grossesse annoncée, le benjamin a dit "je peux aller chez mamie ?"
A la dernière grossesse annoncée, la benjaminette a dit "pourquoi ?"
Je ne préfère imaginer ce que le petit dernier aurait pu dire s'il y avait eu une autre grossesse... Un truc du genre "c'est trop tard pour une IVG ?"
Ils sont sont cinq fois un.
La benjaminette a un copain.
- Tu sais maman, il a vraiment de la chance Nino, il est tout seul avec ses parents. Vraiment il a de la chance.
A ce moment là, j'étais seule avec elle.
Elle a continué : Tu sais, moi aussi j'aimerai bien être toute seule avec mes parents.
Je comprends.
Parce que tu vois, mes frères et soeurs, ils sont vraiment casse-pieds.
(je suis assez d'accord)
Parce que quand je veux jouer avec le petit dernier, il y en a toujours un qui joue déjà avec lui...
Elle est mignonne la benjaminette.
Elle vient d'inventer le concept de l'enfant unique qui a un petit frère... juste pour elle.
Love sur elle.
Love sur eux... Love sur vous.
(je ne suis plus très présente en ce moment. C'est comme ça... Plus trop la flamme, je crois, ou alors grosse flemme...)
Sinon, je suis sur FB et sur IG itou
5 commentaires -
Ce matin j'étais première levée.
Enfin, pour être honnête, j'étais deuxième levée puisque que j'ai été réveillée par le petit dernier qui a décidé que la nuit était finie alors que moi, je l'aurais bien poursuivie, la nuit.
Bref, nous n'étions que deux.
Le petit et sa mère.
Nous n'avons pas mis de radio ni de musique.
Juste nous deux.
Ça n'arrive pas si souvent.
En plus, nous avions le temps.
Alors, j'ai voulu faire une photo-jolie de ce moment pas pire.
Pour le fixer, pour le montrer, pour le partager...
J'ai d'abord posé l'appareil pas trop loin, ni trop près.
J'ai enclenché le retardateur.
Sur la photo, il y a des miettes très nettes et nous très flous.
J'ai recommencé.
Le petit dernier a mis son doigt dans le nez.
J'ai posé l'appareil sur le pot de confiture... Il y a avait de la confiture sur le couvercle.
J'ai nettoyé l'appareil et j'ai réenclenché.
J'ai essayé de sourire.
Sordide.
Encore un essai.
Le petit dernier avait presque terminé son petit déjeuner.
Moche. Comme si j'avais le cheveux gras alors qu'ils sont tout frais lavés d'hier soir.
Dernier essai.
La photo n'est pas instragramable.
Je ne souris pas.
On voit mes cernes.
Je dois aller chez le coiffeur depuis deux mois.
C'est juste moi. Moi juste.
Ce que montre cette photo, c'est que ce matin a été précédé d'une nuit entrecoupée.
Que j'ai galéré a allumé le feu.
Que le petit dernier a hurlé qu'il voulait absolument son pull avec la baleine et pas celui avec le chien dans le kayak...
Cette photo, elle raconte la vérité.
C'est vrai que ce matin le lever de soleil était sublime.
C'est vrai que le calme du petit déjeuner était agréable.
C'est vrai aussi que je suis fatiguée.
Alors, je ne suis pas jolie sur cette photo. Ce n'est pas une photo dont on se vante sur les réseaux sociaux.
Mais elle est vraie.
Elle me ressemblait à moi, ce matin.
Des photos j'en fais plein. Souvent. Un peu tout le temps.
Parce que ça m'amuse, parce que ça fixe des moments. Parce que parfois c'est joli.
Mais je ne suis pas une belle blogueuse de 30 ans, avec des cheveux sublimes, avec un bel appartement bien rangé, avec un mari photographe qui prend des photos trop belles, des jouets so vintage sur les étagères, je ne sais pas me mettre en scène, mes gosses ne posent jamais...
Non... J'ai 43 ans. Cinq enfants, du linge qui sèche dans le salon, des jouets moches qui traînent... Une vie très normale...
La photo de ce matin, je l'aime bien. Elle n'est pas belle, elle est vraie.
Love sur vous !
(encore merci de tous vos petits mots, ça fait chaud !!!)
Je suis sur FB et sur IG itou (avec des photos des fois jolies, mais jamais de trucs traficotés)
9 commentaires -
C'est un gamin. Un gamin particulier. Comme tous les gamins... Un peu plus particulier que les autres peut-être.
Il y a eu les vacances. Grandes.
Et la rentrée... un peu obligé.
Des super enseignants. On est contents.
Mais pas le gamin.
Tous les soirs, il fait du boudin.
D'abord on comprend, la fin des vacances, l'école qui reprend, c'est vrai que c'est rageant.
Et une semaine passe. Le boudin se transforme en gros nuage gris.
Deux semaines terminées, le gamin grogne à la sortie de l'école.
Trois semaines passent, le nuage reste mais il se transforme en rage.
Au début, on questionnait :
- Ça a été ta journée ?
Il ne répond pas, il grogne.
Le matin, on disait :
- Passe une bonne journée...
Il ne répond pas. Du tout.
Les jours sont devenus des semaines. Les questions ont changé :
- Ça va ? tu as réussi à travailler.
Dents serrées.
- Bon courage pour ta journée...
Pas de réponse.
Et tout devient compliqué, du goûter jusqu'au dîner, du dîner jusqu'au coucher.
Du lever au petit-déjeuner...
On voit que ça ne va pas.
On parle avec les enseignants.
Il fait des efforts le gamin, ça ne marche pas tous les jours...
Le maitre lui dessine des éclairs de courage sur le bras, pour l'aider.
On voit que ça ne va pas.
On demande. Il grogne.
On s'inquiète. Il se referme encore.
On s'agace un peu aussi. On fait comme on peut et parfois on peut peu.
On voit que ça ne va pas.
La pédopsychiatre dit qu'il est déprimé mais que ça fera 80 euros quand même pour la demi-heure passée à ne pas parler.
On voit que ça ne va pas, on voit que ça ne va pas...
Et puis, hier soir d'un coup, ça sort, comme une explosion, comme un volcan avec de la lave de larmes.
Une phrase très longue, sans point ni virgules :
- A la cantine presque tous les jours y'a des enfants qui m'attrapent ils me font tomber par terre et ils me tapent d'autres fois y'en a trois qui me tiennent et un autre me donne des coups de pieds dans le zizi alors j'ai mal et je ne veux plus qu'ils me tapent.
...
...
...
...
...
Les larmes font des flaques.
On essaie de rassurer.
On se dit que pour consoler ça va être compliqué.
On pose toutes les questions qu'il faut.
On demande les noms. Ils sont quatre. Y'en a qu'on aurait pu nommer sans qu'il les dise.
Et puis, y'a des mômes qu'on connait bien. Qui sont venus à la maison. On connait les parents.
On ne comprend pas.
On ne comprend pas.
Pour consoler, on fait ce qu'il faut. Signaler. Calmement, même si on a envie de hurler.
On raconte comme ça nous a été raconté. Sans rien rajouter, que les faits, même si on a envie de pleurer.
On dit que on n'a que la version de notre gamin, même si on est persuadés que tout est vrai.
Et on est écouté.
Tout de suite.
Immédiatement, les adultes font leur travail de grands. Tout le monde réagit vite et comme il faut.
Parce que voilà, les grands ne peuvent pas avoir les yeux partout.
Les petits sont malins, ils connaissent les coins où les yeux des grands ne peuvent pas aller.
Ce sont des gamins, c'est vrai. Il y en a un qui est particulier, un peu plus que les autres.
Il y a des gosses qui tabassent un gosse. Différent...
Ce sont des gamins bien pourtant. Des malins, des intelligents...
Ce soir, pour la première fois depuis le début de l'année, il s'est endormi, d'un coup. Sans faire suer, sans se relever.
Pour la première fois de l'année, il est soulagé.
Moi, je ne suis pas certaine de bien dormir.
Comme si j'avais ramassé tout son chagrin à lui et que je l'avais avalé mais pas encore digéré.
Il n'a pas fini d'en baver...
Je suis un peu terrifiée, j'ai l'impression que ça va toujours recommencer.
Un gamin particulier.
Merci, merci, merci aux adultes qui ont fait leur boulot, bien comme il faut ! Bravo !
Et puis, je sais aussi qu'il y a plein de gamins chouettes.
Allez, je suis sur FB et sur IG itou !
19 commentaires -
Tu n’existes pas et tu n'existeras pas.
J'avoue que depuis la naissance du Petit Dernier, j'ai plusieurs fois envisagé d'avoir un dernier tout-petit. Je l'ai voulu vraiment.
Et puis...
J'ai donné la vie plusieurs fois. Quand je dis donner la vie, je ne parle pas de la naissance.
Donner la vie, c'est aider un petit à devenir moins petit et grandir.
C'est lui apprendre à faire sans vous, à faire seul, à se détacher.
Donner la vie, c'est donner une partie de sa vie aussi.
J'ai adoré les mois d'essais, les annonces de grossesses, les échos quand tout va bien, les recherche de prénoms.
J'ai tellement aimé les jours où mes enfants l'ont vu pour la première fois, le jour.
Les échanges de regards, les sourires à pleine gencives, les heures de peau à peau, les jolis pyjamas, les babils, les premiers mots, les passages à la cuillère, les câlins à n'en plus finir, les rires en cascade, les premiers pas, les blagues, les coucou-c'est moi, les fêtes de la crèche, les Noël, les petits bras sur mes épaules, les chasses aux œufs, les bonhommes têtards, les anniversaires, les bisous dans le cou, les tours à vélo sans les petites roulettes, les mamans-je t'aime (plus que le chat), les histoires du soir, les départ en vacances, les fêtes d'école et les danses sur le podium, les récitations, déguisements, les photos de classe moches, les prénoms écrits maladroitement, les phrases qu'on déchiffre ensemble, les sorties à la piscine, les gâteaux faits à quatre mains, les chansons, les cours de théâtre-guitare-natation-badminton-ping-pong-danse-escalade, les chansons de maintenant chantées en pur yaourt, les cadeaux de fêtes des mères, les premiers trajets faits seuls pour aller à l'école, les amoureux, les sorties scolaires qu'on accompagne, les copains qui viennent manger, les discussions politiques, les vernis à ongles, les sorties au théâtre, les journées racontées, les pique-niques, les chaussures neuves, les films vus ensemble...
Et tout le reste aussi, tout ce qui fait que d'aider un petit à grandir est magique, merveilleux.
C'est vertigineusement rapide.
Mais il y a aussi les nuits sans nuits, les pleurs inconsolables, les heures passées à déposer les petits à la crèche-l'école-les activités diverses-les anniversaires des copains, les otites, les angines, les rendez-vous chez l'orthophoniste-l'orthodontiste-l'ophtalmologue-le véto-l'ORL-le généraliste-le cardiologue-le garagiste-le podologue, les crises de nononononon, les bagarres, les cris, les chaussettes à ramasser, les couchers tardifs, les crises d'angoisse, les tours aux urgences pédiatriques, les siestes qui empêchent de sortir, les apéros copains pourris par les gamins qui gueulent, les soirées où on n'est plus invités parce que c'est sans les gosses et que la baby-sitter n'est pas dispo, les coups de fil de l'école, les fièvres inexpliquées, les crises de jalousie, les chambres pas rangées, les "t'es vraiment trop nulle comme mère", les soirées parents-prof, les sorties scolaires à la piscine, les poux, les "je n'aime pas les courgettes", le sable dans les yeux, les vomis dans la voiture, les douze heures pour faire 500 kilomètres parce que le tout-petit n'aime pas le siège auto, les vers intestinaux, les heures à bercer un bébé sur l'avant bras, les week-end auxquels on renonce parce que ça n'est pas adapté aux tout-petits, les négociations sans fin pour juste prendre un bain, les livres sur lesquels on s'endort parce qu'on en peut plus, les lessives sans fin, les appareils dentaires, les verrues, les bobos, les tubes d'arnica vidés, les plaquettes de Xanax (que j'ai) avalées, les heures à ranger le salon, les actualités qu'on n'écoute pas, les lunettes perdues, la musique qu'on ne peut pas entendre, les heures à écouter patiemment plusieurs enfants qui ne veulent que occuper le terrain, les heures de colle, les réveils à 6h08 le dimanche parce que "j'ai fini de dormir", les films qu'on ne verra jamais en entier parce que "j'arrive pas à dormir", les verres renversés, les fêtes d'école, les photos scolaires moches, les nœuds dans les cheveux, les "arrête avec ta tablette"...
Et le reste qui fait aussi que certains jours, on est usés.
Quasi quinze ans de couches, de siestes à attendre, quasi quinze ans de toute petite enfance et encore quasi quinze ans d'adolescences qui m'attendent.
Mon tout-petit tu n'existeras pas, je n'ai pas envie d'aller encore à une fête d'école dans quasi quinze ans.
Dans quasi quinze ans, je veux être peinarde dans mon jardin avec un bouquin que je lirais en entier, je veux être partie en week-end avec ton père, avec des copines, avec tes frères et sœurs, je veux être dans une salle de concert ou sur un bateau en plein tour du monde... Mais pas à une fête d'école.
Je pense que quand le petit dernier fera sa dernière danse sur le podium de la fête d'école, je penserais à toi, peut-être je regretterais de ne pas t'avoir fait... et puis, j'espère que j'irai boire un verre, que je ferais une balade avec tes frères sœurs, qu'on rêvera à un prochain voyage, à une idée jolie, au gâteau qu'on fera le lendemain.
Je ne veux plus attendre que la sieste soit finie pour pouvoir sortir.
Je ne veux plus des heures passées à te conduire à la crèche, à organiser mon boulot en fonction de tes rendez-vous chez le pédiatre.
Je ne veux plus des maladies infantiles, des pleurs, des crises monumentales...
Je veux vivre aussi pour moi, je veux de nouveaux projets, voyager, réaliser des idées folles ou sages... ou juste prendre un apéro tranquillement une fois de temps en temps.
Je suis désolée, mon tout-petit qui n'existera pas, tu ne seras pas.
Je sais que parfois tu me manqueras. Tu me manques même déjà. Un peu. il m'arrive d'avoir l'impression qu'il me manque un gamin. Alors je compte tes frères et sœurs. Ils sont tous là.
Je donnerai ma vie, sans l'ombre d'une hésitation pour chacun de tes frères et sœurs. Moi toi, je ne te donnerais pas la vie.
Ils ne sont pas toute ma vie et je ne suis pas leur vie non plus.
Il sont leur vie. Leur vie comme ils en auront envie.
J'ai essaie de faire au mieux pour qu'elle leur soit jolie, pour qu'ils aient la liberté de choisir leur chemin.
Leur vie dans ma vie. Pleine.
Mais je n'ai plus envie de donner la vie.
J'ai aussi envie d'être ma vie.Ma vie avec leur vie. Ma vie sans ta vie.
Ma vie.
(il m'en a fallu du temps pour commencer ce deuil du tout petit dernier, du petit dernier pour la route... Je chemine encore, mais j'avance !)
Love sur vous !
Love sur les parents d'un gosse "et c'est bien comme ça"
Love sur les parents de plein de gosses et qui en veulent encore !
(je suis sur FB et sur IG itou)
24 commentaires -
Ils ont 2 ans et demi, 6 ans et quasi 9 ans.
Ils jouent. Parfois calmement. Souvent avec rien.
Il fait beau.
On a mis une bassine dehors.
Ils font la cuisine avec de la dînette et des herbes.
Je pose mon bouquin parce que je les entends.
- Tu prépares les pâtes et moi, je fais un gâteau.
- Il faut en préparer beaucoup parce qu'ils sont nombreux, les orphelins.
Je ne les entends plus, je les écoute maintenant. J'ai oublié mon bouquin.
Ils n'ont pas vu que je les écoute, ils sont occupés à la préparation de leur soupe d'herbes et d'eau sale.
Ils trempent les herbes, les ressortent, les mettent dans des casseroles en plastique jaune.
Chacun a sa tâche.
- Ils ont faim, les orphelins, il faut qu'on leur donne à manger, il faut qu'on s'occupe d'eux.
Ils jouent.
La benjaminette, se lève, elle va chercher un petit vélo, elle monte dessus.
Très sérieusement, elle dit :
- Bon, ben, je vais les chercher à la gare !
Le benjamin, il est plus grand, il lève le nez, il l'a regarde fixement. Il se marre :
- nan, mais c'est n'importe quoi, là !
Il ne joue plus.
J'imagine qu'il va dire qu'elle ne peut pas aller à la gare avec un vélo, autant, ils peuvent faire des soupes qui ravigottent des orphelins, autant, elle ne peut pas aller à la gare en vélo, ça n'est plus jouable !
Il reprend :
- Ben non ! Il est trop petit ton vélo, tu ne vas pas pouvoir mettre tous les orphelins dedans, ils sont trop nombreux !
- Alors, on aurait dit que j'avais une remorque et que je les mettais dedans.
- Bon, d'accord. On aurait dit.
Elle lève la tête, elle voit que je la regarde, elle sors du jeu, elle sourit, un peu gênée.
Je reprends mon bouquin, je fais semblant de lire.
Ils jouent.
Avec rien.
Ils inventent un monde entier avec rien !
Avec rien, ils jouent. ils jouent la vie.
Mieux que dans un bouquin.
Je suis sur FB et sur IG itou !
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