-
Quand elles étaient toutes petites, je n'ai jamais acheté de maillots deux pièces à mes filles.
Parce que je ne voyais pas l'utilité de mettre un haut alors qu'il n'y a rien à cacher.
Pire que ça, je crois que quelque part, les hauts de maillots pour les petites filles me posent deux réels problèmes : d'une c'est relou à mettre et de deux, je crois que (pour moi, uniquement pour moi), ça sexualise des enfants. Pour moi, le soutif est un truc d'adultes. Quand il n'est pas juste confortable, il est l'objet de fantasme. Alors, du fantasme sur mes gosses... Bof.
Bref.
Le temps a passé. Les deux grandes n'ont plus été des petites filles, mais bel(les) et bien des jeunes filles.
On s'est longtemps contentées de brassières.
Et il a fallu évoluer. Parce qu'elles le voulaient aussi.
La première fois qu'on a acheté un vrai soutien-gorge, on a voulu faire les choses bien.
Mères et fille nous sommes allées dans un magasin de lingerie. Une grande chaine, mais un truc spécialisé pour qu'elle ait la bonne taille, un truc qui lui va bien (c'est technique, les soutien-gorges).
La vendeuse a demandé :
- Tu veux quel genre ? Un truc mignon ? Du simple ? De la fantaisie ?
- Simple, on a répondu, Mère et fille d'une seule voix.
- Vous avez raison, a dit la vendeuse (on aurait dit mignon, elle aurait certainement répondu la même chose)
Ma plus si petite fille est allée dans la cabine. Je suis restée dehors.
Elle a essayé plusieurs modèles. La vendeuse a validé les bons.
Moi aussi.
Et puis, elle a eu cette phrase étrange :
- Tu vois, dans ce modèle là, il y a une coque. Si tu veux tu peux l'enlever mais souvent les filles de ton âge les laisse, parce que ça cache les tétons et les garçons de ton âge sont vraiment pénibles avec ça.
Je n'ai rien dit, j'ai hésité entre l'hallucination totale et la "shocking grave"
Ma fille, très grande d'un coup a dit : Ouais, je vais les laisser, c'est vrai qu'ils sont relous avec ça.
Donc, ma fille se sent obligée de se cacher pour éviter les remarques reloues des garçons du collège.
Elle, elle a une autre version.
Elle a dit : En fait, j'ai juste pas envie d'avoir à entendre des trucs débiles. Je préfère m'intéresser à d'autres choses.
Ce n'est donc pas qu'elle n'assume pas son corps. C'est juste qu'elle n'a pas envie de se prendre la tête. Elle n'a pas envie de mener ce combat là. Elle se dit que ça passera... comme l'âge bête. Ou qu'un jour, elle aura l'énergie de se battre pour la liberté d'expression de ses tétons.
Elle est donc obligée de mettre des coques pour avoir une poitrine sans reliefs.
Elle n'en fait pas une affaire d'état.
Et puis, je me suis souvenue. Quand j'étais ado, c'était déjà comme ça, ce n'est rien de nouveau. Les mecs étaient relous avec les tétons. Ils tiraient sur nos soutien-gorges aussi.
Pas tous.
Pas tous du tout, mais ça arrivait hyper souvent.
J'assume complètement mes tétons.
J'ai 44 ans.
On ne me fait pas suer avec ça.
C'est donc facile d'assumer.
Mes filles ont entre 29 et 32 ans de moins que moi.
Elles ont un corps qu'elles découvrent.
Elles sont au collège.
On les fait suer avec des histoires de tétons.
Elles ne sont pas soumises. Elles veulent éviter d'avoir à entendre des conneries.
Elles pourraient se mettre les coques des soutifs dans les oreilles, ça aiderait... Sauf qu'elles n'entendraient plus les trucs chouettes et malins que les gamins se disent aussi.
Alors on fait quoi ?
On éduque mieux les garçons. On instruit les filles aussi.
Oui, on le fait. On essaie.
Peut-être qu'un jour les ado (filles ou gars) cesseront d'être cons.
Peut-être qu'un jour enfin, les filles et les femmes auront la paix.
Avec la paix on a la liberté.
Avec la liberté on a le pouvoir d'être ce qu'on veut.
En attendant, elles laissent les coques de leurs premiers soutifs.
Elles cachent leur tétons pour éviter les conneries et profiter de trucs meilleurs.
Cet article, ça fait un paquet de mois que je me dis que je dois l'écrire. Et puis, j'ai eu d'autres trucs à faire, à dire, d'autres combats à mener. Comme mes filles avec leurs coques de soutien-gorges, j'ai eu d'autres tétons à fouetter, en somme.
Et puis, il y a eu toute cette histoire de bouquin au contenu très critiquable mais tombé sous le coup d'une vindicte populaire. Je crois que je préfère que des livres cons existent pour qu'on puisse avoir un débat, qu'on puisse parler, discuter, dénoncer plutôt qu'ils soient supprimés.
Je ne peux pas m'empêcher de penser que cette forme de censure populaire peut avoir des effets pervers. Si j'étais d'accord pour dire que le bouquin avait un contenu très limite, je n'ai pas le monopole de la bien-pensance.
Je ne peux m'empêcher de penser que, si ça se trouve un jour 150 000 personnes signeront une pétition pour faire supprimer un bouquin qui ne leur plait pas, qui ne correspond pas à leurs valeurs. Un bouquin sur l'homoparentalité. Un bouquin sur l'accueil des réfugiés...
Ça pose de réels questions. Personne n'a le monopole du bien penser.
En attendant, j'hésite parfois à prendre les coques des soutifs de mes filles et me les coller sur les yeux pour ne pas avoir à lire de conneries sexistes... J'hésite !
Allez, love sur vous !
(alors, je préviens, je ne défends pas le bouquin en question, je trouve les deux seules pages que j'ai vues abjectes. Je me questionne simplement... )
Sinon, nous sommes allées à la Halle de Glisse avec la cadette.
Il y avait 2 filles... et une vingtaine de mecs.
Mais il y avait ma fille !!!
9 commentaires -
Nous partions vers les vacances, reposer un peu nos esprits et nos cœurs épuisés par trop de trop.
Nous avions une super moyenne. Pas de bouchons, pas de drames.
Il a bien fallu faire une pause pipi.
Transformée en pause vomi par la benjaminette qui n'avait pas dû bien entendre l'objet de l'arrêt.
Le temps de me retourner pour l'aider, j'entends hurler.
Le petit dernier face contre graviers, dans les pieds d'une dame qui soupire que le gamin s'est pris les pieds dans les siens, qu'il saigne du front et que "pfffff... là, elle est au téléphone"
On a ramassé le gamin, on a épongé avec une couche, non pas que ça saigné beaucoup, mais c'est tout ce que nous avions sous la main.
On a hésité.
Nous sommes allés aux urgences. Dans une ville qu'on ne connait toujours pas, quelque part entre Dijon et Troyes.
C'est petit. C'est une salle avec quelques sièges. C'est sombre. C'est sonore.
Très sonore.
On ne voit rien, on entend.
Ce monsieur venu avec sa maman. Pas pour elle, mais pour lui.
Il vomit aux toilettes.
C'est sonore comme endroit.
La vie de chacun devient celle de tous.
C'est le moment où l'infirmière l'appelle. La maman se lève doucement, elle tape à la porte des toilettes.
"Dépêche toi, un peu", elle dit.
Il sort pour rentrer dans la salle des infirmières, avec sa maman.
C'est sonore comme endroit.
- Donc vous vomissez du sang. Vous avez un problème d'estomac, un ulcère ? Ah ! Un cancer... Donc, vous n'êtes pas suivis pour ce cancer. Et votre problème d'alcool ??
Il ne ressort pas du bureau des infirmières. Il passe de l'autre côté.
On regarde le petit dernier. On essaie de parler fort mais pas trop pour ne pas gêner. Juste pour couvrir ce qu'on ne devrait pas entendre.
Et puis, finalement c'est notre tour. Elles sourient.
Les infirmières demandent ce qui s'est passé. On raconte.
Elles soupirent. Les gens !
Elles regardent le front du petit dernier.
On va demander l'avis au médecin, mais a priori, ça sera juste un peu de colle.
On ne passe pas de l'autre côté du couloir. On nous met juste derrière le rideau. Pas loin, parce que ça n'est pas grave.
L'interne vient. Il hésite. Il appelle le médecin.
Non, pas de points, de la colle, c'est ce qu'il faut.
Ils repartent et les patients se succèdent de l'autre côté du rideau.
La vie de chacun deviennent celle de tous.
Il pleure. Elle essaie de rassurer.
Il déballe tout.
Il a trouvé un travail.
(c'est bien ça un travail)
Il est chauffeur routier.
Mais sa femme veut le beurre et l'argent du beurre. Et veut l'argent du salaire et la disponibilité du bonhomme. C'est elle qui voulait qu'il retravaille. Elle fait des scènes et des crises et lui, il n'en peut plus. Il est venu parce que sinon il se serait balancé avec son camion dans un virage.
(Ah non, faut pas faire ça, monsieur)
Et puis, sa fille, sa fille unique qui a 3 ans, qui est sa vie lui a dit qu'elle ne l'aimait pas.
(Mais elle ne le pense pas. Elle dit ça justement parce qu'elle vous aime, vous lui manquez)
Alors, il passe de l'autre côté du couloir.
Et la colle ?? L'interne est désolé. Il n'y en a plus dans le frigo. Il va appeler la pharmacie centrale. Il faut patienter.
De l'autre côté du rideau, on entend une dame. D'un coup elle dit tout :
Ben, je ne sais pas trop ce qui s'est passé. J'étais juste à côté, je viens voir mon père, il ne va pas bien mon père, c'est pour ça qu'il est à l’hôpital. Et puis, plus rien. Alors, je suis là. Je crois que je suis tombée dans les pommes. Mais pourtant ce midi, j'ai bien mangé. J'ai pris du boudin, à midi. Je n'aurais pas dû tomber dans les pommes, parce que le boudin, c'est bien, c'est plein de fer. On ne doit pas tomber dans les pommes quand on a mangé du boudin... Alors, je ne sais pas bien pourquoi je suis là. En fait si, je sais, je vais voir mon père, mais il est de l'autre côté, parce qu'il ne va pas bien. Alors que moi, j'ai mangé du boudin.
Elle passe de l'autre côté du couloir.
Et la colle ? La pharmacienne va venir, dit l'interne. On ne sait pas quand. Ça dépend de son professionnalisme, il dit.
Derrière le rideau, on entend encore, ça permet d'attendre, même si on préfèrerait ne pas entendre.
- Bonjour Mademoiselle ! Tu es tombée ? Tu as mal ? De 0 à 10, dis-moi ?
Presque enjouée, l'ado dit que oui, elle est tombée, que pffffff... de 0 à 10, houlà, c'est au moins 7 ou 8.
L'infirmière prend le temps qu'il faut.
La maman est inquiète.
L'infirmière non.
Elle les envoie dans un autre couloir, pas de l'autre côté. Non, a priori pas de radio... Un peu de doliprane, ça devrait aller.
On regarde les affiches sur le mur. Le mode d'emploi pour mettre la colle. Resserrer les berges de la plaie, appliquer. Ça à l'air bien, quand on a la colle, quoi.
- Houlàlà ! Comment vous vous êtes fait ça ? Avec une scie... Ah ouais... Bon. On va tout de suite appeler SOS mains, parce que là, nous on ne peut pas traiter ça. Il faut un spécialiste, parce que vous êtes arrangé quand même. Je vous donne tout de suite un anti-douleur. J'appelle tout de suite l'autre hôpital
(oui, bonjour, c'est les urgences de ***, on a un monsieur avec une vilaine blessure à la main (...) Ah ? Bon ? Vraiment aucune place... Bon, j'appelle l'autre service (à 200 km))
(oui, bonjour, c'est les urgences de ***. Oui ? Pas avant demain à 9h00 ??? Mais on fait quoi avec ce monsieur ? Il faut que vous le voyez ! Oui, on peut le garder, mais vous devez le prendre, c'est urgent, ce sont les urgences. A 9h00, c'est demain, demain c'est loin, c'est tard. (...). Bon...)
Elle dit qu'elle va essayer de lui enlever son alliance sans lui faire mal. Il crie. Il a mal.
Elle dit qu'il faudrait couper l'alliance, mais elle a peur de faire pire.
Il garde son alliance... Et peut-être ses doigts. Jusqu'à demain, 9h00
Il est grand.
Il roule les R.
Il a des lunettes sur le front, peut-être pour ne pas tout voir.
Sauf qu'il voit très bien que le petit dernier n'en peut plus d'attendre et d'entendre.
Il prend un lampe.
Il dit que ça suffit.
Il attrape deux strips.
A défaut de colle, on aura du scotch.
On repart. A nos vies à nous. Légères finalement.
On pense à ces infirmières. Leur vie c'est celle des autres aussi. Tous les jours entendre les souffrances, les vies cabossées, chercher la colle qui ne viendra jamais.
Nous ne sommes restés qu'une heure derrière le rideau.
Tous les jours elles sont devant le rideau. Elles font passer les gens de l'autre côté du couloir.
Nous, nous sommes remontés dans le camion jaune.
Elles, elles ont continué à écouter, à regarder, à consoler.
La vie des autres, c'est aussi la leur.
(un grand merci à tous les soignants, qui font au mieux. Forcément, j'ai pensé à Baptiste Beaulieu, si vous ne connaissez pas, allez zieuter "Alors Voilà", ça remet la réalité en face, la réalité en humanité aussi)
Je suis sur FB et sur IG
2 commentaires -
J'avais 28 ans.
Elle avait quelques heures.
Elle a fait de moi une mère.
Elle a fait de moi tout ce qui va avec le concept de parent.
J'ai connu l’inquiétude, la fierté, la joie, l'impatience...
Je me suis faite louve, petit souris qui ramasse les premières ratiches, vieux rat.
On a lu des kilomètres de mots, regardé des tonnes d'illustrations, on a joué des heures.
Des montagnes ont été gravies, des ruisseaux franchis, du sable a été mangé.
J'avais déjà des fleurs dans les cheveux et un goût certain pour les imprimés improbables.
Elle n'a jamais aimé les robes parce que ça n'est pas pratique pour courir et je ne saurais dire le contraire.
A 4 ans, elle a fait de l'escalade alors qu'elle était trop petite. Elle n'a jamais renoncé.
J'avais encore des fleurs dans les cheveux.
A 10 ans, elle est partie un matin à l'école en disant "dans la ville, il n'y a pas de skate parc, il devrait y en avoir un". Elle est revenue le soir avec une pétition signée de cent vingt personnes, des enfants, mais aussi des adultes.
Elle a ouvert les vœux du maire l'année dernière devant 800 personnes sans ciller, sans bafouiller, sans avoir même le trac. Elle a dit tout son discours.
J'y étais aussi, j'avais certainement des fleurs dans les cheveux.
Elle est déléguée de sa classe.
Moi aussi, on se retrouve au conseil.
J'y vais avec des fleurs dans les cheveux.
Elle siège au conseil d'administration du collège. Elle assiste au conseil de discipline.
Elle s'est opposée, seule face aux adultes à l'exclusion d'un élève, parce qu'elle trouvait que le raisonnement des adultes inepte. Et elle avait raison. L'élève a été exclu. Elle a pensé que c'était idiot.
Elle a trouvé toute seule son stage de 3ème.
On lui a proposé plein de pistes.
Dans un journal ? Chez un avocat qui défend les droits des réfugiés ?
Dans une compagnie de théâtre ? A la piscine ?
Chez une créatrice de fleurs dans les cheveux ?
Elle a dit non, non, non et non.
Elle s'est débrouillée toute seule.
Elle a choisi son stage.
Dans l'armée de terre.
Dans mes cheveux, les fleurs en tissu ont fané.
Elle est partie lundi. Ravie.
Je n'ai pas trouvé mes barrettes à fleurs.
Elle est revenue enchantée, ravie, comblée.
Elle monté et démonté un Famas.
Elle a monté et démonté un pistolet.
Elle m'a montré les photos d'elle posant avec le fusil d'assaut de 5,56 mm modèle F1 MAS, souriante.
Elle a 14 ans, elle monte et démonte des fusil d'assaut.
J'ai 43 ans, je mets des fleurs dans mes cheveux.
Je suis sa mère.
Elle est ma fille.
On a beaucoup discuté. De fleurs, de balles, de créations, d'engagement...
Je lui ai dit que je n'aimais pas son choix.
Mais que, inconditionnellement, j'étais heureuse de sa joie, j'étais fière de sa détermination.
Être heureuse de la joie de ses enfants, ça doit être ça, être parent, être heureux de la joie de ses enfants.
Je lui ai donné la vie. Elle l'a prise. Sa vie, pas la mienne. Sa vie à elle seule...
Mardi, je l'ai vu partir, fière d'elle-même, radieuse... La fleur au fusil, en somme.
J'ai cherché dans vieux tiroirs, j'ai retrouvé des fleurs, je l'ai mises dans mes cheveux. Je n'avais rien changé.
(nous sommes mercredi, elle est toujours aussi contente de son stage. Elle m'a dit qu'elle ne voulait pas faire ça, mais que c'était quand même un super stage... et je veux bien la croire)
Love sur elle.
Love sur vous.
Je suis sur FB et sur IG itou.
4 commentaires -
Or donc, j'habite à côté d'une grosse salle d'évènementiels.
Ils abusent un peu (beaucoup). Du bruit... du bruit... des stationnements gênants.
Ce mercredi un double semi-remorque garé devant la rangée de garages, avec les caisses sur la chaussée.
Easy pour rentrer ta voiture...
Deux heures et demi, il est resté.
J'ai donc fait ma sale délatrice. J'ai appelé la police municipale et la mairie.
Et voilà qu'un des monsieur responsable de la salle m'appelle. (de la part de la mairie, me précise-t-il... c'est bien pour l'ambiance d'avoir ce détail)
Va-t-il s'excuser ? Se faire tout petit ???
Mais non. Le monsieur m'a hurlé dessus pendant 10 min. Que j'invente des problèmes où il n'y en a pas (oui, effectivement, ça n'est pas un problème pour lui), qu'il est bien content d'avoir réussi à me faire perdre toute crédibilité auprès de la mairie en disant que je suis une vieille pénible, certainement frustrée... Et que bon, ça va, c'est exceptionnel !
Il se trouve que c'est exceptionnel mais très souvent quand même.
Le monsieur, droit dans ses mocassins considère donc qu'on peut ne pas respecter la loi, parce que c'est exceptionnel.
J'adore.
Comme cette justification a l'air de super bien fonctionner, je vous propose qu'on l'applique tous et pour tout.
Vous vous faites gauler en état d'ivresse au volant. Vous gueulez sur l'agent "Oh ! ça va ! C'est exceptionnel"
Ça va passer crème. Le flic va certainement vous servir une bière en prime... parce que effectivement, c'est bon, hein, c'est exceptionnel.
Vous pouvez cramer un feu rouge et bousiller la guibole d'un gosse qui traversait et crier "Oh ça va ! C'est exceptionnel'
Impeccable. En plus, le gosse va pouvoir vous remercier, avec sa nouvelle guibole en plastoc, il va bénéficier des avantages évidents et énormes alloués à ces feignasses d'handicapés. Sans compter les économies en matière de chaussettes. Non, mais c'est vrai, quoi, les gens se plaignent tout le temps non plus... Et même si le môme est un peu dégourdi, il peut trouver un pote unijambiste de l'autre jambe qui chausse la même pointure et hop, une paire pour deux... Nan, mais sans déconner !!
Si t'es un homme ou une femme politique, même à petit niveau, tu peux user de ton influence pour piquer des tunes, faire salarier exceptionnellement ta femme tous les mois sans qu'elle n'en foute pas une rame, avoir des avantages immobiliers indéniables. Parce que... "Oh ! ça va ! C'est exceptionnel !!" (rend les tunes, François)
Sortons du cadre juridique, parlons morale. Parce que ça fonctionne aussi pour ça. Trop bien !
Quelle joie de pouvoir tromper sa femme/son mari en lui disant : "Oh ! ça va ! C'est exceptionnel !!"
Avec un peu de chance, Il-elle sera ravie, quelle bonne occasion de pouvoir à son tour vous présenter son amant/e ! Joie de partager cette belle expérience.
On peut aussi certainement claquer une petite insulte raciste-grossophobe-homophobe... parce que : "Oh ! ça va ! C'est exceptionnel !!"
(et puis, c'est bon aussi, les gens n'ont qu'a pas être obèses, noirs et homosexuels... faut y mettre du sien, un peu si on veut pouvoir humilier les gens parce qu'on dirige une salle à nuisances en portant des mocassins)
Bref, ça marche pour plein de trucs.
J'ai buté Mémé "Oh ! ça va ! C'est exceptionnel !!"
J'ai laissé mon gosse dans un sac poubelle 58 jours : "Oh ! ça va ! C'est exceptionnel !!"
J'ai pété la bagnole de mon voisin : "Oh ! ça va ! C'est exceptionnel !!"
Je vous laisse en inventer d'autres. Vous verrez, c'est super marrant.
(les seuls trucs pour lesquels "Oh ! ça va ! C'est exceptionnel !!" fonctionne sont les petits machins qui font du bien... parce que c'est exceptionnel de : ne pas filer de légumes ce soir aux mômes, ne pas leur donner de bain, manger un chocolat alors qu'on est au régime... ça ne marche que avec un et autres trucs innocents)
Sinon, j'ai eu comme second argument trop bien "et puis, on crée des emplois"...
Vous pouvez donc jouer aussi à "on crée des emplois" ! (petites propositions : on balance des saloperies dans les cours d'eau, mais on crée des emplois. On fait fabriquer nos fringues par des enfants sous-payés, mais on crée des emplois...)
Allez, on lâche tout ! On picole, on viole, on fout des baffes aux voisins... Mais attention... Il faut que ça reste exceptionnel.
Monsieur, je ne t'ai jamais fait iech pour rien... Jamais... Je râle quand vous outre-dépassez les limites des bornes de la loi.
Monsieur, tu es méprisant avec les gens. C'est immonde.
Tu es au-dessus des lois et visiblement tes deux arguments merdiques fonctionnent bien, parce que ça fait 5 ans que tu fais suer le monde sans qu'il ne se passe pas grand chose.
Je te souhaite une sale petite maladie qui te bouffera tout doucement en commençant par le bas. Qu'elle te ronge les mocassins. Qu'elle te mite le costard, qu'elle te lamine la cravate. Retrouve-toi à poil, sans ta suffisance hautaine. Tu vas voir, ça va être exceptionnel !
Après, je vous l'avoue franchement, après 10 minutes de hurlements abjects de ce monsieur au téléphone, j'avais envie de pleurer. Heureusement, le petit dernier a pris en charge cette partie du dossier en beuglant pendant 45 min.
Allez, Love sur vous et ça, ça n'est pas exceptionnel !
Je suis sur FB et sur IG (et je suis aussi fatiguée et dépitée)
(voici une vue de l'intérieur de mon garage... et juste pour ceux qui ne suivent pas mon profil perso, hier un des mecs qui faisait le chargement (ils n'y peuvent rien, eux, ils bossent) m'a dit : Holàlà, je vous comprends, une salle comme ça à côté de chez vous, c'est un vrai pot de pus !)
#potdepus j'adore !!
5 commentaires -
Elle était en retard, mais elle a voulu absolument terminer son dessin.
Elle a toujours l'impression d'avoir des super pouvoirs, d'être plus rapide qu'elle ne l'est en réalité.
Elle en est persuadée.
Elle n'allait pas respecter la demande de la maitresse, cette fois.
Elle allait être en retard.
Et puis il avait plu. Il y a avait des flaques.
Elle a sauté sur la trottinette pour aller plus vite que vite.
Elle a quand même pris le temps de rouler dans quelques flaques...
Des flaques tellement grandes qu'on aurait dit un lac.
Mais elle est arrivée au bout, elle a traversé le presque lac sans mettre les pieds dans l'eau.
Mais après, il a fallu rattraper le temps déjà perdu.
Alors, elle a pris des risques se faufilant entre les mamans et les enfants.
Il y a eu ce tas de feuilles glissantes.
Il y a eu la mère à Bryan qui n'a pas voulu laisser passer la trottinette.
Alors, elle est tombée.
Comme une grosse merde.
Y'a une maman qui a demandé si ça allait.
Elle a serré les dents.
Oui, oui, ça irait.
Elle n'a pas voulu pleurer devant tout le monde.
Elle n'a pas voulu regarder son genou si sa main.
Au froid sur son genou, elle a senti que son jean préféré était déchiré.
Au chaud sur son genou, elle a senti que ça saignait.
Elle n'a pas voulu regarder.
Elle n'aime pas quand ça saigne.
Comme sa mère n'était pas là, elle s'est débrouillée toute seule.
Quand elle est enfin rentrée chez elle, elle a regardé.
Ça avait bien saigné. Et ça piquait... ça piquait.
Elle a nettoyé.
Elle a mis du produit désinfectant qui ne pique pas (mon œil)
Elle a boitillé misérablement quelques heures.
Elle sait qu'elle va avoir une croûte au genou.
Une croûte qu'elle aura envie de gratter pour voir si la nouvelle peau en dessous a déjà poussé.
Sauf qu'elle n'aura pas poussé et que ça saignera encore... Elle pourrira un autre jean.
Cette petite personne qui s'est vautrée comme une mauvaise ne s'était pas écorché un genou depuis... 35 ans.
Elle avait oublié que ça pique vraiment très fort.
Y'avait personne pour me dire que ça n'est pas grave, que ça va passer.
Et puis, s'auto-souffler sur le genou, à 43 ans, ça n'est pas si simple.
Donc, voilà, voilà, j'ai 43 ans. Je suis toujours en retard et je suis tombée à trottinette (la loose)
Love sur vous.
Love sur mon pauvre genou (j'ai maaaaaaaaaaaaal !!!)
Sur la photo on ne voit pas bien, c'est hyper difficile de faire un selfie-genou, mais, je suis super écorchée... Bon, j'ai un gros bobo, quoi !
3 commentaires